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mercredi 10 avril 2013

les réalités de l'abattage sans etourdissement de l'animal devrait etre mieux informé ?

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en bas de page la liste des abattoirs pratiquant l’abattage conventionnel

En France, au regard de la loi, l'abattage rituel ne peut s'exercer que dans un abattoir. Les exécutants doivent obligatoirement être des sacrificateurs habilités par des organismes religieux agréés : la grande Mosquée de Paris, la Mosquée de Lyon et la Mosquée d'Evry pour l'abattage rituel musulman ; le grand Rabbinat pour l'abattage rituel juif.
Si l'étourdissement n'est pas obligatoire avant la mise à mort, l'article R. 214-74 du code rural impose que les animaux des espèces bovine, ovine et caprine soient immobilisés par un procédé mécanique (ce qui écarte toute contention manuelle ou à l'aide de liens). Cette contention mécanique précède la saignée et doit être maintenue jusqu'à la mort de l'animal[4].
Le piège mécanique est positionné vers La Mecque pour le rituel halal ou vers Jérusalem pour le rituel Casher. La saignée devrait alors être effectuée en prononçant une phrase rituelle.
L'Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE) préconise l'emploi d'une lame ou d'un couteau très tranchant et suffisamment long pour que la pointe reste hors de l'incision pendant l'opération. De plus, la pointe du couteau ne doit pas être utilisée pour réaliser l'incision et celle-ci ne doit pas se refermer par-dessus le couteau pendant l'égorgement[5]. Des pratiques souvent ignorées par manque de formation du personnel mais aussi pour des questions de rentabilité...
France Info rapportait le cas de Mokhtar qui travaille dans un abattoir de Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine. "Chaque jour, il tue, à la main, selon le rite halal, près de 300 poulets" ce qui fait, sur une journée de travail de 8 heures et sans pause, un poulet sacrifié toutes les minutes et demi... Vu cette cadence, il semble bien difficile de croire que l'exécutant, fier de son métier par ailleurs, se soucie du bien-être animal.
Mais il y a pire. Durant la fête de l'Aïd al-Adha, appelée aussi Aïd al-Kabïr, de nombreux musulmans se passent de l'abattoir et tuent par leurs propres moyens les moutons, même si cela est illégal. Parfois, les bêtes sont dissimulés quelques jours avant, attachées et enfermées sans eau dans des coffres de voiture, sur les balcons, dans des jardinets, pour être finalement égorgés maladroitement dans des cours d'immeubles, dans la baignoire, ou au bord de rivières dans des conditions de souffrance importante[6]. En 2012, c'est toujours le cas dans de nombreuses agglomérations dont celle de Marseille.

Une souffrance animale inacceptable

L'abattage rituel, cela reste un abattage industriel, avec ses cadences inadmissibles et sa maltraitance continue envers l'animal, le tout sans étourdissement préalable.
Pendant plusieurs minutes, les animaux prisonniers de leur piège mécanique agonisent la gorge tranchée, pendant que d'autres, témoins de la scène attendent leur tour.
Entre l'égorgement et la perte de réaction cérébrale, plusieurs dizaines de secondes peuvent s'écouler : une période d'angoisse, de peur, de stress et surtout de douleur extrême qui donnent de surcroît une viande de médiocre qualité...
Abattage rituel du veau Gaspard dans un abattoir français.
© One Voice
Vidéo déconseillée aux personnes sensibles
En 2009, un rapport d'enquête de One Voice a révélé la réalité sur la souffrance de quelques-uns des animaux tués pour produire de la viande halal. D'après la tradition musulmane, les animaux doivent être traités avec égards avant d'être abattus et doivent être calmés en récitant une prière avant de les égorger en sectionnant les principales artères du cou. Or, en visitant cinq abattoirs pratiquant l'abattage halal sans étourdissement préalable, les enquêteurs de One Voice ont vu un certain nombre d'employés faire preuve d'un manque visible de respect et de compassion envers les animaux. Les animaux étaient traités avec cruauté, ils étaient effrayés et stressés pendant les opérations et dans certains cas, on leur sciait la gorge au lieu de la trancher. Les enquêteurs ont vu des moutons qui essayaient de s'enfuir alors qu'ils avaient la gorge tranchée et ils ont filmé des poulets qui étaient ébouillantés alors qu'ils étaient encore vivants. Ils ont bel et bien entendu les cris des animaux qui agonisaient, mais dans bien des cas, ils n'ont entendu aucune prière...
Les conséquences terrifiantes pour les animaux d'un égorgement sans étourdissement préalable sont expliquées dans un rapport : "Report on the Welfare of Farmed Animals at Slaughter or Killing ; Part 1: Red Meat Animals", publié en 2003 par le Farm Animal Welfare Council (FAWC), organisme consultatif britannique indépendant constitué de vétérinaires, de zoologues, de chercheurs et de spécialistes de la protection des animaux : "Quand une incision transversale très large est pratiquée au cou, divers tissus vitaux sont sectionnés: peau, muscles, trachée, œsophage, artères carotides, veines jugulaires, principaux faisceaux nerveux (p.ex. nerfs vagues et nerfs phréniques) ainsi que divers nerfs de moindre importance. Une incision aussi importante entraîne inévitablement une rupture d'information sensorielle vers le cerveau chez un animal sensible (conscient). Nous sommes persuadés qu'une blessure aussi considérable entraîne une douleur et un stress très importants pendant le laps de temps qui précède l'insensibilité". Le FAWC a demandé l'interdiction de l'abattage rituel sans étourdissement préalable et Judy MacArthur Clark, qui en était alors la présidente, a déclaré: "Il s'agit d'une incision importante dans le corps de l'animal et dire qu'il ne souffre pas est tout à fait ridicule".
Vidéo de l'enquête GAIA dans des abattoirs de Belgique qui pratiquent l'abattage rituel Halal
© GAIA
Vidéo déconseillée aux personnes sensibles
Les réactions des vétérinaires sur la souffrance animale engendrée par l'abattage rituel sont unanimes, rapporte l'Oeuvre d'Assistance aux Bêtes d'Abattoirs (OABA) :
  • "Les images de ces pauvres bêtes étouffant et souffrant pour rien ne peuvent que révolter un homme en général et un vétérinaire en particulier, habitué qu'il est à diminuer la douleur de ses patients grâce aux anesthésiques et antalgiques." (Président du Syndicat des Vétérinaires de la Région Paris Ile-de-France, décembre 2010).
  • "Les vétérinaires demandent le recours à des méthodes permettant de mettre un terme à la longue agonie des animaux égorgés lors des abattages rituels" (Motion du Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral, octobre 2010).
  • "Du point de vue de la protection des animaux et par respect pour l'animal en tant qu'être sensible, la pratique consistant à abattre les animaux sans étourdissement préalable est inacceptable, quelles que soient les circonstances" (Fédération des vétérinaires d'Europe en 2006[7]).
  • En 2004, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) émettait un avis[8] selon lequel "en raison des graves problèmes de bien-être animal liés à l'abattage sans étourdissement, un étourdissement doit toujours être réalisé avant l'égorgement".

Un risque pour la santé

Pire, la viande Halal peut être contaminée à la fois par la régurgitation et l'effondrement des défenses immunitaires de l'animal au moment de l'égorgement. Alain De Peretti, vétérinaire rural, souligne même le "gigantesque bond en arrière" des autorités qui acceptent la commercialisation de cette viande, à l'encontre des progrès réalisés jusqu'alors en terme de sécurité alimentaire en Europe. Les toxi-infections alimentaire risquent donc d'être de plus en plus nombreuses notamment chez les personnes qui ne cuisent pas suffisamment leur viande.[9]
Gilbert Mouton, ancien professeur à l'école vétérinaire de Maison Alfort explique[10] qu'un abattage rituel ne permet pas de protéger la viande contre les risques d'infection bactérienne car l'œsophage, brisé, ne plus être ligaturé pour empêcher le versement de l'estomac, voire des poumons sur la carcasse. Ainsi, dans 15 à 20 % des cas, les germes se déposent sur le collier (cou de la bête) contribuant à augmenter les risques d'infection par E. coli notamment sur les steaks hachés.
De plus, la pratique de la betiqua (inspection dans le rituel casher), lorsqu'elle est réalisée sur des carcasses au sol, peut entraîner la souillure de la peau de l'animal (Pascale Dunoyer, Chef du bureau des établissements d'abattage à la Direction Générale de l'Alimentation[11].
Malheureusement, l'actualité témoigne de la multiplication des infections pour le consommateur final.

Une dangereuse banalisation de l'abattage rituel

La banalisation de l'abattage rituel, notamment Halal, profite d'une complaisance du monde politico-médiatique et de l'Etat, sous couvert du respect des religions, en oubliant celui de la laïcité, de la santé et de la loi.
Ainsi, depuis le 1er septembre 2010, la société Quick, dont l'Etat est actionnaire majoritaire via la Caisse des Dépôts et Consignations, a "décidé de pérenniser l'offre [exclusive] de produits à base de viande halal dans les 8 restaurants du test et de l'étendre à 14 nouveaux restaurants". Objectif affirmé : "cette offre pouvait être une source de croissance intéressante." En effet, une étude réalisée par l'agence Solis en décembre 2009 et publiée en janvier 2010 montre que la croissance annuelle du marché halal est de 15% et que son chiffre d'affaires pourrait atteindre 5,5 milliards d'euros en 2010...[12]. Notons qu'en Israël, McDonald ne vend que de la viande Casher.
L'appât du gain n'a pas échappé aux grandes et moyennes surfaces qui proposent de plus en plus de viande Halal dans leur rayon boucherie.
Bien d'autres exemples témoignent de la banalisation de l'abattage rituel Halal, y compris dans les organes de la République française pourtant laïque :
Soulignons enfin que chaque kilo de viande abattue selon les rites Halal ou Casher profitent à leurs représentants religieux. A ce titre, Kamel Kabtane, recteur de la grande mosquée de Lyon déclarait : "Par kilo de viande, la certification halal coûte entre 10 à 15 centimes d'euros"[13], une manne financière non négligeable !
Dans le même temps, d'après les bilans établis par le Service de la statistique et de la prospective (SSP), la consommation française de viande de porc, considérée comme impure par les musulmans et les juifs est en recul[14].

La majorité de l'abattage en France serait rituel

Si l'étourdissement ne semble pas toujours appliqué correctement dans les abattoirs français comme en témoigne le procès de l'association L214 contre Charal, son absence est toutefois autorisée dans le cadre de dérogations liées à l'abattage rituel. En effet, l'abattage rituel nécessite que les animaux soient saignés alors qu'ils sont encore pleinement conscients.
Par définition, une dérogation "constitue une exception dans l'application d'une règle d'origine contractuelle, légale, ou administrative".
Or, dans une lettre ouverte adressée au président de la République du 10 juin 2010, un regroupement d'associations de protection animale souligne qu'en France déjà 50 % des ovins sont égorgés conscients et donc sensibles à la douleur. Une proposition de loi de novembre 2010, rejetée, indique même qu'en France, "entre 1/3 et 2/3 de la viande consommée, est issue de la filière certifiée d'abattage rituel, tandis que le nombre des consommateurs potentiels représente tout au plus 1/10e de la population française" (environ 7 millions de personnes).
Pire, malgré les déclarations électoralistes et rassurantes d'importantes personnalités politiques, le rapport du Conseil Général de l'Alimentation, de l'Agriculture et des Espaces Ruraux (CGAAER) affirme, au vu des chiffres de l'Unité d'audit sanitaire, que le pourcentage d'abattages rituels dans les abattoirs atteint 51 %. Et de conclure : "Il existe bien une situation fragile où l'abattage rituel pourrait devenir la norme au lieu de rester une pratique dérogatoire". Nous ne pouvons donc plus parler d'"exception".

100% de l'abattage en Ile-de-France est halal

Plus pernicieux encore : une partie significative de la viande d'animaux abattus sans étourdissement préalable pour les boucheries juives et musulmanes, au lieu d'être effectivement destinée à ce marché, est finalement écoulée sur le marché global de la viande... Or, 72 % des français désapprouvent la dérogation permettant de ne pas étourdir les animaux avant leur abattage[15].
L'exemple de l'abattoir de Meaux, en Ile-de-France, est révélateur : depuis 2008, tous les animaux qui y entrent sont abattus sans étourdissement, selon l'abattage rituel, peu importe que les vaches soit destinées au marché religieux ou non[10].
On pourrait se rassurer en croyant à une exception, il n'en est rien : "ce que nous avons constaté après les 8 mois d'enquête ce que les 5 abattoirs qui fonctionnent en Ile-de-France, abattaient tous selon le rite musulman" (François Hallepée, directeur de la Maison de l'Elevage d'Ile-de-France)[10].
Malgré les démentis formels du monde politico-médiatique, la Chambre d'Agriculture d'Ile-de-France confirme : "l'Ile-de-France compte à ce jour 5 abattoirs dont un spécialisé dans la viande de porc. Les quatre autres abattent les cheptels exclusivement de manière rituelle : 100% de la viande abattue en Ile-de-France l'est selon les traditions musulmane et juive.
Aucun choix n'est donné aux éleveurs franciliens qui doivent franchir les limites de la région pour bénéficier d'un abattage traditionnel. Leurs animaux doivent être transportés sur des centaines de kilomètres, abattus en province, les carcasses devant être rapatriées pour le conditionnement et la distribution en Ile-de-France. Quelle perte de temps et d'argent ! A l'heure des circuits courts, c'est un comble !". Au delà des pertes financières, un tel trafic est un non-sens environnemental.

Explications

"Par le passé, les abattoirs franciliens étaient gérés par les communes. Le désengagement des municipalités a vu peu à peu l'ensemble de l'abattage francilien confié à des opérateurs privés. Pour des raisons de simplification des process et poussés par la réduction des coûts, ces derniers se sont tournés vers un procédé unique d'abattage rituel, délaissant, de fait, la méthode traditionnelle, au mépris de la réglementation qui impose un 'étourdissement' préalable des animaux et avec le consentement coupable des services de l'Etat." souligne la Chambre d'Agriculture d'IDF qui ajoute, cependant, que les abattoirs franciliens ne représentent qu'environ 2 % de la consommation francilienne de viande.
Polémique halal : les consommateurs doivent-ils être mieux informés sur le mode d'abattage des bêtes ? : le "Débat" avec Frédéric Freund, directeur de l'OABA
© RTL

Un choix cornélien pour le consommateur et l'éleveur

Il n'existe aucun moyen pour le consommateur d'identifier le mode d'abattage de la viande qu'il achète, que ce soit dans les supermarchés ou les boucheries : un tour de force inacceptable qui s'explique une nouvelle fois pour des raisons de rentabilité.
Heureusement, les citoyens ne sont pas dupes : plus de 78% d'entre eux souhaitent un durcissement de la législation soit par l'interdiction pure et simple de l'abattage rituel (plus de 40%) ou par l'instauration d'un étiquetage obligatoire (38%)[16].
Les éleveurs sont également victimes de ce système insensé : "les éleveurs devraient pouvoir choisir leur mode d'abattage tout comme les consommateurs devraient pouvoir choisir leurs produits en toute connaissance de cause : les viandes devraient bénéficier d'un affichage clair en la matière. Quant aux abattoirs, ils devraient être soumis aux mêmes conditions de contrôle que celles imposées aux exploitations d'élevage par les services de l'Etat !" insiste la Chambre d'Agriculture d'IDF.
Les bouchers et charcutiers sont également de plus en plus mal à l'aise : en septembre 2011, la Confédération Française des Bouchers et Charcutiers Traiteurs (CFCBT) se déclarait "résolument hostile à une extension, même contrôlée, de l'abattage sans étourdissement préalable".
Littéralement pris en otage, le consommateur a de moins en moins le choix : même en privilégiant de la viande issue de l'"agriculture biologique", à l'heure actuelle, rien ne garantit qu'elle ne soit pas issue d'un abattage rituel.
Une nouvelle fois, les impératifs économiques et la pensée unique du monde politico-médiatique passent devant le respect du consommateur, la laïcité, la transparence et la santé.

Notes et références

  1. Dans l'islam, le mot "halal" désigne ce qui est permis par la loi divine. Dans le judaïsme, le mot "casher" a la même signification.
  2. Règlement (CE) N° 1099/2009 du Conseil du 24 septembre 2009 sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort - Union européenne
  3. Législation en vigueur en vue de la protection des animaux lors de l'abattage - Commission européenne
  4. L'abattage rituel des animaux élevés ou détenus pour la production de viandes - OABA
  5. Code sanitaire pour les animaux terrestres - OIE
  6. Sauvés de l'Aïd ! - One Voice
  7. Welfare of Animals at Slaughter and Killing, FVE/06/doc/033 Final 25/10/06 - FVE
  8. Summary of Opinion of the Scientific Panel on Animal Health and Welfare on a request from the European Commission related to welfare aspects of the main systems of stunning and killing the main commercial species of animals, 2004 - Autorité européenne de sécurité des aliments
  9. "La viande halal présente un risque sanitaire important" : rencontre avec un vétérinaire (Audio) - NovoPress
  10. Reportage d'Envoyé spécial du 16 février 2012 - France 2
  11. Bulletin de l'Académie Vétérinaire de France, 2008
  12. Bilan du test de vente d'une gamme de produits à base de viande halal - Quick
  13. [Halal] "Ce mot est complètement galvaudé" - Le Parisien
  14. Agreste Conjoncture ; Synthèses n° 2010/112 ; avril 2010 - Ministère de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche
  15. Les Français et l'étourdissement des animaux avant leur abattage – Sondage IFOP réalisé du 8 au 10 décembre 2009 sur un échantillon de 1015 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
  16. Sondage notre-planete.info, mars 2012, 3332 votants.

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